lundi

Enfin guerie !!!

Et oui !!! Apres deux semaines de convalescence a La Paz, Sabine a enfin retrouve la forme. Ayant simultanement attrappee la salmonellose de type thyphoide, la grippe et le parasite Giardia, elle a ete terrassee entre fievre, diahrees, nausees et vomissements. Bref, la totale ! Ca a failli la vacciner du voyage a jamais. Il a fallut toute la patience d Aymeric, plus, il est vrai, une tonne de medocs et piqure en prime pour sortir de cette affaire. Avec un medecin bolivien des plus hasardeux pourtant recommande par l ambassade, on se rend compte de l immense chance d avoir notre systeme de sante a la francaise. Enfin, on reprend heureux, soulages et impatients, la route vers le Perou pour rejoindre Juliette et Yvan.

jeudi

L enfer vert

Apres 16 heures de bus des plus epiques, avec des passages a pic, nous atteignons Rurrenbaque, au coeur de la jungle bolivienne. Le type se fait plus indien, la chaleur plus humide, les moustiques et insectes en tous genre plus nombreux. On arrive dans une charmante pension ou se trouvent des perroquets, et des singes que l on peut admirer depuis nos hamacs sur les bords du fleuve Beni.












On part des le lendemain dans la selva - la foret- pour trois jours de marche. Apres 3 heures de pirogue, nous voila isoles au coeur de la foret vierge.











C est une veritable experience que de se trouver au milieu d une vegetation extremement dense telle un aquarium etouffant que le soleil ne perce que par breves interstices d une couleur verdie et affaiblie. Le silence assourdissant qui y regne est rompue de temps a autre par des cris de singes d oiseaux ou d animaux inconnus. On doit etre sur le qui vive en permanence de peur de poser la main, ou autre chose, sur des fourmis geantes, sur des insectes piquants ou des betes volantes non identifiees. Sabine se souviendra longtemps de cette piqure sur la fesse gauche d une bete rouge volante au bec assere que le guide voulait lui soigner a l aide de la seve d un arbre tropical en l appliquant lui-meme.








A travers une vegetation hostile, on cite volontiers Levi-Strauss dans Tristes tropiques, " cela serait une illusion de croire que l on marche sur le sol, enfoui sous un enchevetrement instable de racines de surgeons, de touffes et de mousses, chaque fois que le pied manque un point ferme, on risque la chute, dans des profondeurs parfois deconcertantes ". Aymeric a cependant effectue un tres joli balancement de liane au dessus d un rio peu ragoutant tandis que Sabine a traverse au peril de sa vie, sur des troncs de bois instables, et avec quelques sueurs froides, des mares boueuses innfestees de parasites pullulants. Miam !

Cocorico, Coroico

A proximite de La Paz, dans les Yungas, entre Cordillere Royale et Jungle tropicale, se trouve une petite bourgade tranquille, enfouie dans une vegetation des plus denses, Coroico. Embarques a bord d une fourgonnette transportant des milliers de poussins, cui-cui, nous voila partis sur une des routes les plus dangeureuses au monde, la route de la mort plongeant de 5200 metres a 1700 metres en moins de trois heures. Le conducteur fait un signe de croix et remercie Pachamama avant d entamer la descente. Guere rassurant tout ca ! Mais on ferme les yeux, on serre les fesses et nous voila arrives sain et sauf.

Decides a prendre un peu de repos, on rejoint le merveilleux hotel sol y luna qui propose des cabanas au coeur de la foret. On passe ainsi la journee dans une cabane en bois repondant au doux nom de Jatata avec une vue magnifique sur la vallee.











Puis, la cabane Nectar nous accueille dans son ecrin de verdure tropicale.

Un moment de detente absolue. On a essaye de faire les courses en ville, mais on a trouve a grande peine des produits frais boliviens. Cependant avec un peu de riz, du soleil et un transat, nous voila au comble du bonheur !

Luxe, calme et volupte. Enfin !

L ile du soleil

Depart avec un groupe d amis pour Copacabana, aux abords du fameux lac Titicaca, le plus haut du monde.


On etait bien decide a feter avec les boliviens le 21 juin, le solstice d hiver. Motives plus que jamais a attendre le lever du soleil, on a veille toute la nuit.





Mais, a notre desespoir, les rues sont restees silencieuses et ce n est qu au petit matin vers 5 heures que la ville a commence a s animer. Nous avons donc assiste a demi eveilles a cette celebration ou les boliviens se rassemblent au cours d une ceremonie en l honneur de l apparition du nouveau soleil.
A la grande epoque, le sacrifice de vierges etait assure. Aujourdhui cette tradition est devenue simplement symbolique. Harasses par la fatigue, portant les stigmates de nos exces nocturnes, emus de la nouvelle du mariage de la soeur d Aymeric, on est alle se coucher a l heure ou les bolivianos, frais comme des truites du lac Titicaca, continuaient la fiesta en buvant du sang rituel de lama!

Le lendemain, on s est rendu en bateau sur l ile du soleil au coeur du lac, cote bolivien. Petite balade sur l ile en essayant d eviter le racket organise par des droits de peage germant tous les 200 metres.



On a assiste a un merveilleux coucher de soleil avant de rejoindre la petite pension Alfonso, certes sommaire mais o combien sympathique. S y retrouvent des communautes ryppies, ou se melengeaient espagnols, peruviens, guatemaltais, boliviens, refaisant le monde avec idealisme et pacifisme. Dans un confort rudimentaire, on a rapidement appris a maitriser la chasse d eau locale.

mercredi

A 6088 metres !

Cette annee est celle de tous les defis. On a donc decide d entreprendre l ascension d un 6088 (rien que ca !), le Huyana Potosi. Un majestueux sommet dominant avec arrogance La Paz de sa cime enneigee. Au programme, 1er jour, 1er refuge a 4700 metres, c est l "acclimatation" : affubles de crampons, piolet, salopette et chaussures d alpinisme, on se retrouve a escalader un glacier decoupe en dents de cie. .
Du temps ou on faisait encore les fiers - Aymeric dans la face ouest
Sans technique aucune, l escalade s est soldee pour Sabine par une chute de 4 metres avec une serie de bleus en prime. Le soir, du coup, on n etait vraiment pas rassures se voyant deja grimper de murs de glace a la verticale flanques entre des crevasses. Mais armes de courage (avec la peur au ventre quand meme), on s est attaque le 2eme jour a une marche de 5 heures avec un sac bien lourd et une desagreable impression de ne pas pouvoir respirer.
A chaque petits pas, on avait le sentiment d avoir couru un sprint. Mais arrives au 2eme refuge, on n est pas decu du spectacle !

Par contre, la nuit a 5200 metres s avere des plus difficiles : mal de tete, de ventre et froid de canard. Le refuge est fait de simples toles (et on ne parlera pas par pudeur des toilettes !). Heureusement nous etions 11 a nous partager les 5 matelats. Rien de telle que la chaleur humaine ! Puis, reveil a 2 heures du matin dans un sale etat avec l impossibilite d avaler le moindre aliment, a part boire du mate de coca. Et c est parti un pas devant l autre eclaire a la lampe frontale jusqu au somptueux levee du soleil. Aymeric a crache ses poumons.C est enfin le sommet tant attendu !!!








Mais qui s avere plein de dangers. Crete avec un vide abrupte des 2 cotes qu on escalade avec les piolets. La montee passe encore mais la redescente ! Sabine s est vu devalee la pente lorsque, tapant trop fort sur le haut de la crete, elle a vu tomber un bloc de glace de plusieurs centaines de metres. Plus de peur que de mal !








Enfin bref, on ne fera pas ca tous les jours . On etait completement claque a la redescente.
On invite bien sur tous nos chers grenoblois a relever le defi !

La paz, de bas en haut

La Paz est une capitale politique situee a 3700 metres d altitude. D áilleurs cela se fait tout de suite sentir : on s essouffle du moindre pas surtout qu il se pratique presque toujours en montee. Les quartiers pauvres s aggrippent sur les hauteurs (et on comprend pourquoi vu le froid et les difficultes pour respirer) tandis que les quartiers riches occupent le "bas" centre.












Cette ville est un veritable concentre de Bolivie. Au premier abord, le desordre ambiant saute aux yeux. Veritable marche a ciel ouvert, il n est pas une rue sans une etale ou on vous vend absolument de tout dont des foetus de lamas porte bonheur a deposer sous son paillasson ou encore foultitude de potions magiques qui vous guerient en toutes circonstances (ceci etant dit, on n´a prefere ne pas tester).
A cela s ajoute une circulation tout azymut ou un joyeux vacarme de klaxons se melent aux appels des garcons de bus alpaguant le voyageur. On a bien essaye de pratiquer les tranports en commun mais il est impossible de se reperer dans ce maquis urbain.

Les femmes portent ici la tenue traditionnelle : chapon melon dont on se demande bien comment il peut tenir sur la tete, 2 tresses, une jupe, plusieurs vestes parfois recouvertes d un tablier.


Les hommes machent la feuilles de coca qui aurait des vertues ernergisantes et serait ideale contre le mal d altitude. Nous avons donc fait notre le slogan selon lequel "la hueva de coca, no es una droga".

Nos activites ont alterne entre les marches et les fetes nocturnes avec nos amies espagnols, Carla, Philippe et Carlos et francais, Damien et Lilian au cours desquels Sabine a fait sa premiere dread. Bienvenue dans l univers rasta ! Et puis ce fameux match de foot bolivie - chili ou les boliviens pensaient avoir enfin la revanche sur la guerre du Pacifique. Mais, en vain, malgre notre soutien, la Bolivie a perdu 3-0 et on s en est retourne a pied a notre hotel au milieu d une foule de milliers de boliviens depites de leur defaite.