mercredi

L autre Bolivie, la riche

Notre arrivee a Santa Cruz fut plutot une bonne surprise. Apres l aridite et la rigueur de l altiplano andin, on retrouve enfin une chaleur tropicale et une vegetation exuberante, premisses de l ambiance Brazil. On a vraiment l impression d avoir change de pays, tellement cette region semble prospere et genereuse.













L hotel accueille les routards avec des magnifiques toucans dont le bec flamboyant semble tout droit sorti d un dessin anime de Walt Disney.













C est aussi les retrouvailles avec les bons cafes, restos qui nous redonnent l' envie de deguster des bons petits plats !

Les bloqueos ou faire greve a la bolivienne

Lorsqu on a voulu rejoindre Sucre, capitale officielle de la Bolivie, nous avons appris qu il y avait des bloqueos. Or, bienheureux celui qui n a pas connu les bloqueos en Bolivie ! Il s agit de blocages des routes comme moyen de contestation et, vu que ces dernieres ne sont pas nombreuses, c est plutot efficace ! Les raisons de ces blocages sont variees : les retraites des mineurs, les interets des cultivateurs de coca..., mais les rivalites se cristallisent surtout entre les anti Evo Morales, partisans d une autonomie des regions et les pro Evo, partisans d une nationalisation et redistribution des ressources du pays.

Deja bloques il y a deux mois dans la ville d Uyuni, on ne se laisse pas decourager fermement decides a aller contourner le barrage avec nos 2 "mineuses professionnelles", Anne K et Christine. Mais, apres 2h30 de bus, premier refroidissement : un militaire nous apprend que le blocage s est durci, qu il y a eu un mort la veille, que les grevistes jettent des pierres sur ceux qui voudraient forcer le barrage et qu il faut imperativement retourner a Potosi. Puis, 2eme refroidissement, on apprend qu il n y a pas de taxi de l autre cote du barrage, ce qui suppose de marcher 6 heures d affillee avec nos sacs sous un soleil de plomb. Apres de longues tergiversations, entre Sabine prete a dormir dans les petits villages allentours et Aymeric preferant lire avidement le petit fute d Anne K, on decide de retourner sagement a Potosi, partager quelques bieres avant d entamer une nuit et une journee de bus directement pour Santa Cruz. La blancheur des murs de Sucre resteront donc a jamais du domaine du reve !

L enfer des mines

L excursion au coeur des mines de Potosi est une experience qui vous replonge dans l univers de Germinal. Affuble de casques, de combinaison et d une lampe frontale, voici l equipe des mineurs en herbe ! On nous apprend meme a utiliser la dynamite, en vente libre sur les marches, car il s agit d un des outils indispensables au mineur.











Pour entrer dans cet univers ferme, mieux vaut ne pas etre claustrophobe ! L air y est sature de poussiere ; les galeries sont des labyrintes extrement etroits et lugubres. On se demande d ailleurs comment elles tiennent soutenues par de simples morceaux de bois et percant de milles parts la montagne telle un gruyere.













Ici, on a vraiment l impression de penetrer dans les entrailles profondes de la terre. On comprend donc qu une fois entres dans la mine, les mineurs troquent leur croyance en Dieu contre celle du Tio, sorte de diable qui devorent les hommes. Pour implorer sa protection contre les multiples risques qui les guettent (accident a la dynamite, asphyxie avec le CO2, maladies respiratoires...), il faut lui faire des offrandes avec des feuilles de coca, des cigarettes et de l alcool quasi pur dont on l asperge abondemment, sans epargner son sexe. Et puis, selon la ceremonie, on boit a sa sante un coup ou 2, voire plus pour les alsaciens ( n est ce pas Christine ?)

Vale un Potosi !














Potosi, situee a 4090 metres, est la ville la plus haute au monde. L atmosphere y est donc bien fraiche, surtout dans la petite cellule que nous avons degote pour dormir dans un couvent transforme en hotel. Cite imperiale du temps de sa splendeur, sa renommee et sa richesse provenaient de l extraction des minerais d argent. Une telle richesse etait concentree dans la mine qu elle aurait pu suffir a paver d argent une route a 2 voies jusqu a madrid.










Le flux ainsi engendre fut tel qu il est probablement a l origine du developpement du capitalisme en Europe occidentale. Mais il fut egalement la cause d une exploitation forcenee des populations indiennes et noires parmi lesquelles on compte 6 a 8 millions de morts dans les mines.

jeudi

Coroico III









Comme on vous l avait annonce, on n a pas resiste a retourner, pour la troisieme et, helas ! la derniere fois, dans ce coin de Paradis. Cette fois-ci, c est la cabana Alaya qui nous a ouvert ses bras verdoyants avec sa baie vitree donnant sur la vegetation environnante.











Tel un hublot, on croirait voguer dans un ilot de verdure a la Robinson Crusoe, mais avec tout le confort moderne !












On aimerait immortalise ces instants de bonheur et adopter cette petite maison pour toujours, havre de paix et de repos pour le voyageur fatigue.






































On nous a dit que certains y passaient leur nuit de noces. On ne peut que les approuver !

Un Chamonix au pied de l Illampu

Sorata est un petit village situe au pied de l Illampu, un des sommets dominant la cordillere royale a plus de 6300 metres. Cette fois ci, contrairement au Hyana Potosi, on ne s est pas lance a l assaut du sommet. Neanmoins, on a pu amplement l admirer au cours d une magnifique ballade dans les environs.













Et surtout, on a degote un chalet de reve tenu par un polonais marie a une bolivienne. Pleins d astuces, ce dernier a realise, apres 25 ans de recherche de l endroit ideal, un charmant pied a terre . On lui a promis qu on conseillerai son adresse a tous, mais il a replique : "oh non surtout pas a tous, seulement a ceux qui le meritent !"












vendredi

Coroico, le retour










Nous n avons pas resiste a l imperieux desir de retourner dans notre havre de paix que constitue le merveilleux hotel Sol y Luna. Cette fois-ci, c est la cabana Bamboos qui nous accueille. Hamac colore, splendide vue sur la vallee, chambre avec baie vitree, soleil radieux ... Au programme, sieste, lecture, meditation transcendantale, marche tranquille, baignade. On a meme experimente le bain chaud au milieu des arbres. Un parfait moment de relaxation !
Malgre ce programme tres charge, on a reussi a croiser mon cousin Quentin et sa copine Olga pour une bien sympathique soiree ou nous avons partage nos experiences de voyage.










Definitivement, c est ici qu on elit notre Paradis avec son jardin d eden. La vegetation est luxuriante, les oiseaux nombreux et multicolores, les fleurs incroyables de parfum, les cascades vertigineuses. C est entre les andes arides et la jungle hostile, qu on trouve cette nature d une exceptionnelle harmonie. On ne cesse d etre emerveille a telle point qu on y retourne la semaine prochaine. C est bien connu, jamais deux sans trois !












Pekin Express a l envers

Finalement, nous avons decide de modifier notre parcours initial. On abandonne le trepidant projet de traverser l Amazone en bateau. Et oui, le temps vient a nous manquer, malgre nos six mois qui nous apparraissait une eternite, la traversee prenant minimum trois semaines avant meme d entamer la redescente de l immense cote bresilienne. De plus, le Bresil semble etre un pays ou la vie est relativement cher pour un routard de longue haleine. Donc envole le reve de Sabine de nager dans l Amazone et de vivre au rythme ancestrale des tribues indiennes ! Envole aussi le reve d Aymeric de s etendre sur les plages de Jericoacoara en ecoutant de la musique reggae !

Mais ne vous inquitez pas pour nous, le nouveau trajet que nous entreprenons reserve plein de merveilles : redescente par la Bolivie en passant par Sorata au milieu de la cordillere royale, Potosi et ses mines d argent, Sucre et ses demeures blanches, l est de la Bolivie et ses missions jesuites, et enfin, l aventureuse traversee du Pantanal Bresilien jusqu aux chutes d Iguazu pour terminer en beaute a Rio de Janeiro.

dimanche

Arequipa, la douceur de vivre

Notre arrivee a Arequipa fut une excellente surprise. Le temps y est doux, la facon de vivre nonchalante, l horizon offre une vue splendide du volcan enneige El Misti.











Donc, que rever de mieux pour feter l anniversaire d Aymeric en ce 7 aout 2008 !!! Pour l occasion, on s est rendu dans une excellente parilla argentine. Et a un fameux concierto de piano finance par l Alliance francaise ou on s est endormi des les premieres notes ! En revanche, l alliance francaise offre un veritable havre de paix ou toutes les sortes de magazines sont consultables gratuitement dans un charmant cafe a la francaise. Histoire de se tenir au courant de l actualite pour Aymeric et des dernieres tendances de la mode pour Sabine.

On a visite le monastere Santa Catalina ou furent accueillies les filles de bonne famille dediees a la vie religieuse. Un village rappelant les couleurs de Marrakech et son jardin de Majorelle.


























vendredi

La Cordillere Blanche

Au nord du Perou, nous avons rejont Huaraz, village au pied de la fameuse cordillere blanche pour entreprendre le trek de Santa Cruz. Accompagnes de 2 amis tcheques, Suzanna et Yan, fans de randonnee, nous abandonnons l idee de louer des mules, au grand regret d Aymeric qui finalement fera tres bien l affaire et pour moins cher !!!



Les sacs sont lourds et la nourriture, pour 4 jours, est frugale - boites de ton et nouilles chinoises au menu.
Le chemin passe dans une vallee ou de chaque cote, nous pouvons admirer, si le temps de le permet, les sommets asseres de la cordillere. On part de 2000 metres pour arriver au col a 4750 metres, malheureusement dans la brume.











Notre nuit a 4200 metres a ete epique : grand froid, pluie, grele et neige. Peu habitues a porter des sacs si lourds, on a bien souffert la premiere journee. La deuxieme fut moins eprouvante, comme nos epaules s etaient habituees a porter la charge. Le reveil en contemplant l Alpamayo restera un must, meme s il ne s est decouvert que quelques minutes.












La troisieme journee, apres une longue descente, s est terminee dans un campement au pied des montagnes. Nous avons passe une charmante soiree autour d un feu bien ptotecteur, discutant avec nos tcheques de leur jeunesse sous le communisme. Suzanna nous a notamment raconte son emotion lorsqu elle a recu en cadeau sa premiere poupee Barbie a 11 ans !!! Nuit sous la tente et sous la pluie. Reveil dans les flaques. Le treck se termine dans un village du bout du monde ou nous trouvons par hasard un bus pour nous ramener a bon port. 3 heures de virages a cotoyer le vide pour redescendre dans la vallee. Un moment eprouvant. On a ferme les yeux bien souvent.



A la sortie du Parc national, nous devions payer le droit d entree, ou plutot de sortie dans notre cas. Avec nos tcheques, on avait mis en place un baratin pour ne pas payer. Malgre toute notre conviction, et le bluff incroyable de Yan, cela n a pas marche. L agent du parc n a pas cru a notre histoire. On avait soit disant tous les 4 perdu nos billets durant les humides nuits du trek. Ils nous a dit que normalement cela n arrivait jamais aux frncais etaux tcheques, seuls les argentins tentaient ce genre de procede. Un compliment pour nous !