mardi

La Serena - au bout de la plage, le phare

Petit tour a La Serena, ville portuaire, au passe colonial encore tres present. On y a rencontre Gonzalo, un chilien adorable et un couple d argentins avec qui on a partage bieres et mate. Un moment d echanges sur nos differentes cultures, parfait pour tenter de parfaire son espagnol !

Retour ensuite a Santiago avec la deja mythique compagnie de bus Tur-Bus El rey del Bus. Un semi cama comme il l appelle ici (cad un fauteuil inclinable plus ou moins confortable) pour un semi sommeil. A peine 4 heures ... Ensuite on enchaine sur les preparatifs pour l ile de Paques. Demain, rendez vous avec le Pacifique, 6 heures de vol au dessus des flots pour retrouver les Moais et les Ahus. Martina nous attend deja avec les colliers de coquillages et de fleurs a l aeropoet. Bienvenue en Polynesie chilienne ....

Relaxation, Meditation, Desintoxication

Voici les trois mots qui symbolisent la vallee de Elqui, petit oasis de verdure au coeur de montagnes arides. Son climat clement attire d ailleurs de nombreux groupes esoteriques epris de retour a la nature. On y raconte qu une des representantes de ces communautes, Hermana Gabriela, aurait ete arretee car elle serait partie avec la caisse !

En tout cas, nous ne pouvions pas rever d'un meilleur endroit pour nous relaxer avant de reprendre la route.


Ici, le soleil est cense briller plus de 350 jours par an, de sorte qu il s agit du ciel le plus pur du monde. Une multitude d observatoires s'y sont installes pour etudier les etoiles. Nous sommes donc alles observer les etoiles accompagnes d'un guide mystique qui nous a explique autour d un feu la cosmovision andine. Bon, on adhere ou pas, mais c est l un des plus beaux lever de lune qu il nous ait ete donne d apercevoir !

Voyager, c est pas si facile !


Le voyage, c est aussi,
- les sacs a faire et a defaire en permanence, de telle sorte que rien oublier releve souvent du prodige - enfin surtout pour Aymeric. On a deja paume une calculatrice, une montre, un CD de photos, un carnet de voyage ...
- les quiproquos en espagnol - enfin surtout pour Sabine - lorsque, fier d avoir pose sa question rondement preparee, on ne comprend pas un traitre mot de la reponse.
- les maux de ventres vertigineux juste au moment precis ou les Banos restent inaccessibles
- les nuits interminables dans le bus ou on regrette amerement de n avoir pas emporte un bon somnifere plutot que de se tortiller dans tous les sens sur un siege trop petit
- la rigueur budgetaire ( Eh Oui elle s impose aussi aux antipodes) qui nous empeche de gouter a toutes les specialites locales et qui rend Sabine si triste quand il s agit de limiter la politique d approvisionement alimentaire
- les marches pendant 2 heures sous la pluie avec des sacs de 15 kg pour debusquer un hotel introuvable
Et oui apres quelques jours bien pluvieux a Santiago, nous avions serieusement besoin d un break. Direction la vallee de Elqui, un vrai petit coin de paradis niche au contrefort des Andes.

Pablo Neruda, 1 vie, 2 femmes, 3 maisons

Nous avons visite les trois demeures de Pablo Neruda - la Chascona, la Isla Negra et la Sebastiana. Pleines d objets insolites avec des vues superbes sur les allentours, elles temoignent de l' art de vivre du poete qui lui-meme affirmait dans son autobiographie ' j avoue que j ai vecu '. Tout un programme !

A Santiago, nos nuits sont plus belles que nos jours



Arrives a Santiago apres une nuit blanche dans les bus semi-cama, nous voici lances a demi-eveilles a la decouverte de cette immense ville dont seules les Andes marquent les limites. Ainsi, on a enchaine - un peu au radar il est vrai - le Mercado Central, la Moneda, le Cerro San Cristobal, le Centro historique et voila qu'en un coup de cuillere a peau, nous avions deja acheve la visite touristique de la ville ! Il faut bien avouer que Santiago, a l inverse de sa comparse Valparaiso, manque serieusement de charme. Assomee de buildings vieillos, elle nous est apparue, sous des trompes d eau inondant rues et trottoirs, encore plus triste que de coutume. On a quand meme fait une petite contribution en faveur des manifestations etudiantes qui secouent le pays depuis plusieurs mois.


Heureusement, pour nous reconforter, nous avions rencontre des francais avec lesquels nous avons passe une soiree memorable arrosee de Pisco, le fameux alcool bien fort dont raffolent les chiliens !

dimanche

L' autre Valparaiso

Pecora, une artiste realisant des fresques dans les rues de Valparaiso, nous a accueillis dans sa maison hors du commun. Avec des peintures delirantes aux couleurs vives du plancher au plafond, on est vraiment entres dans une autre dimension, celle du Valparaiso alternatif. Musique indienne spirituelle, encens, plumes d´influence chamanique, the aux herbes natuelles ...

La ville elle-meme est recouverte de murales, veritables oeuvres d art a ciel ouvert.

Nous voici introduits dans une soiree chilienne, a partager des coups sur une terrasse avec vue sur l ocean. On n'est rentre qu'au petit matin assistant au levee du jour dans les rues desertes de la ville. Apres une tres courte nuit, nous nous sommes reveilles par la toute premiere baignade dans le Pacifique. L´eau est gelee, mais quel bonheur ! Mythique !!!

Valparaiso, la perle du pacifique

Arrives a Valparaiso apres une nuit de bus, nous deambulons dans la ville, faite de petites ruelles, de collines et d un port bordant les rives de l ocean pacifique. Les chemins montent et descendent sans cesse, desservis par une dizaine d'ascenseurs. Valparaiso possede un charme desuet, rappelant la grande epoque ou elle etait un des ports les plus importants de la cote pacifique. Pleine de poesie, il n est pas etonnant d´y trouver une des demeures de Pablo Neruda, La Sebastiana (nous avons d ailleurs decide de redecorer notre appart croix-roussien de la meme facon mais il y a encore du boulot !). La journee s acheve sur un magnifique panorama d un bar perche en haut d'un immeuble. De nuit, on a vraiment l impression que les collines sont decorees d etoiles. Magique !

mercredi

Quai des brumes


A la recherche d un brin de soleil, nous remontons vers le nord. Destination Pucon, lieu branche de la region des lacs. De nouveau un lac, de nouveau un volcan ... de nouveau sous les brumes. Pas de chance ! Aymeric, cette fois, n a rien pu faire ! Et l' ascension du volcan Villarica n est pas pour demain. En revanche, on a profite des merveilleux termes, petites vasques d eau chaude en pleine nature. Imaginez vous de nuit, plonge dans une eau de source a 42 degres en regardant le ciel. Mais sans les etoiles, nuages obligent !

Au-dessous du volcan

Apres nos folies gastronomiques chilotes, qui se sont plutot bien terminees pour nos estomacs, malgre la rumeur selon laquelle manger des fruits de mer crus a Chiloe vous donnerait le cholera et l hepatite A, nous sommes arrives sain et sauf a la ville de Puerto Varas, pres du lac Llanquihue au pied du magnifique volcan Osorno. Nous avons traverse en bateau le lac Todos Los Santos, dont la couleur est emeraude parait-il, mais les nuages ne nous ont pas laisses le loisir d apercevoir le moindre reflet. Au terme du voyage, le volcan etant toujours cache par la brume, Aymeric s est pris pour Moise invoquant les Dieux ; d un seul coup, le croirez-vous, le volcan est apparu devoilant sa forme conique recouverte de neiges eternelles. Pour 5 minutes seulement, dommage on avait oublie l appareil photo !

dimanche

La choucroute a la sauce chilote

Deuxieme jour sur Chiloe et on decouvre le vrai temps chilote et sa plus grande specialite, el curanto : melange subtilement mitone de saucisses, poulet, lard, moules, coquillages, poissons, galettes de graisse et de pommes de terres. Autant vous dire que c est un peu lourd et il faut voir la portion pour une personne !

Il faut savoir aussi que les chiliens sont plutot petits et qu il faut donc se mefier des portes, luminaires et autres objets suspendus. On doit prendre notre douche a demi recroquevilles, le pomeau a hauteur des epaules. Aymeric pourra vous en parler : il a fait une sortie remarquee dans le bar resto en se prenant le lustre en pleine tete devant des chilotes hilares !!!

samedi

A la peche aux moules

Apres une arrivee de nuit dans la ville de Chonchi ou il a bien ete difficile de trouver un hotel digne de ce nom, nous avons choisi de gouter aux poissons et fruits de mer directement dans le port accoudes a la table des pecheurs qui s activaient a la decoupe de la peche du jour. Au menu : saumon frais marine au citron (un delice que nous vous preparerons des notre retour), crabes au gout de homard decortiques au marteau de chantier sur les conseils avises des connaisseurs chiliotes, et moules crues geantes ouvertes sous nos yeux. Le tout arroses d un fameux vin blanc, bu sans moderation !


Voici la portion de moules d Aymeric ...

... et celle de saumon de Sabine.

On vous dira demain si on a ete malade !

Detail amusant. Ce petit gueuleton s est deroule devant un imposant champignon atomique : il s agit de la colonne de fumee crachee par le volcan El Chaiten situe a moins de 50 km a l est. Esperons qu il n explose pas dans la nuit !!!



Un bout de Bretagne au Chili

Il a ete difficile d arracher Sabine a son joli coin de verdure accueillant. Mais, le voyage est le voyage et nous refaisons nos sacs pour partir sur les routes Chiliennes. Direction la Grande Ile de Chiloe. Cet endroit est repute pour ses eglises en bois d un autre temps, ses palofitos (maisons colores sur pilotis) et ses peches miraculeuses. Ce territoire est cense etre l un des plus pluvieux du Chili du fait de sa position face a l ocean pacifique. On a rapidement ete sous le charme ...












Bariloche, la vallee enchantee

Apres avoir vecu hors du monde, nous avions un grand besoin de nous replonger dans la civilisation. Destination toute trouvee : Bariloche, la station de ski la plus hupee d Argentine. Et nous ne sommes pas decus : lac d un bleute exceptionnel, vallee verdoyante, chalets luxueux. Notre auberge etait magnifique, tout en bois, du meilleur gout avec de grandes baies vitrees donnant sur le lac. Sabine a trouve son petit coin de paradis.

Apres la diete imposee d El Chalten, on etait comme des petits fous dans le supermercado, redecouvrant les joies de la consommation. Et on a craque sur la fondue, faisant envie a toute la maisonnee ... mais on a rien lache !

Seule ombre au tableau, nous avons assiste a notre premiere pluie de cendres volcaniques, recouvrant les rues d une epaisse couche grisatre ; le volcan El Chaiten est a moins de 300 km au sud ouest de la ville.




... et enfin, 30 minutes de Fitz Roy

Nous desesperions de ne pas apercevoir les sommets. Mais apres une longue marche dans le brouillard, le Fitz Roy apparu, sublime tel le Machu Pichu Patagonien ...
Et maintenant, laissons parler les images.






5 jours de trekk intense...

Possedant toute la combinatoire vestimentaire des montagnards, nous partons a l assaut des chemins de randonnee, plus motives que jamais (Sabine a meme du mal a suivre le rythme effreine d Aymeric, c est dire !). Nous traversons des plaines pelees, des rivieres glacees, des cols embrumes puis des forets dont les arbres ont des formes torturees, meutris par les vents d une rare violence. Au meme moment, nous pouvions avoir le soleil, la pluie, la neige, le vent.

Pendant 5 jours, nous avons parcouru toute la carte des chemins de randonnee. Au programme : Cascade Chorrillo del Salto, 3 heures - Lago Torre, 8 heures - Lago de los Tres, 9 heures - Glaciar Piedras Blancas, 7 heures - Mirador des condors, 3 heures.


La vie en autarcie

Apres le beau temps d El Calafate, nous avons enfin connu le vrai temps patagonien : froid, pluie, neige, grele, et surtout vent tres violent et permanent. Marcher en Patagonie, c est vraiment physique ! On arrive a peine a tenir debout ! La legende veut qu un homme soit mort apres avoir recu en pleine tete un St Bernard volant !!!

Et puis, outre le temps, on ne vous a pas parle du ravitaillement. Le seul supermarche du secteur est un vieux local ou les rayons sont desesperement vides a part quelques boìtes de conserve de l annee precedente (elles ont d ailleurs fini dans la gammelle du chat, notamment ce fameux pate au gout indefinissable!). On a donc oublie les bons petits plats pour se mettre au sandwich jambon sans beurre.

L auberge etait cependant tres sympathique, style refuge, avec des andinistes internationaux convaincus.

El Chalten ou la Mecque de l Andinisme

El Chalten est un tout petit village au bout d une route en terre qui ne conduit nulle part. Au cœur de la Patagonie, il constitue un camp de base de premier choix pour crapahuter autour du Fitz Roy, l une des plus belles montagnes du monde, entre le Cervin et les Drues (et oui ! vous pouvez etre blases les grenoblois !). Malgré sa faible altitude relative, environ 3500 mètres, il domine majestueusement cette partie de la Cordillère des Andes.

mercredi

Le lago argentino ou les icebergs valsant entre les montagnes

Le lendemain, nous nous sommes embarques sur une croisiere, seul moyen d acceder aux autres glaciers (on aurait aime vous faire croire qu on avait franchi des torrents et gravi des sommets, mais rien de tout ca, on est restes bien sagement assis a bord d un promene-touriste). En voguant entre des icebergs aux formes et aux couleurs hallucinantes, on s est cru dans un monde totalement surrealiste.


Et Aymeric s est pris l espace de quelques instants pour notre magellan des temps modernes.

Et se succedent les cimes eneignees, les forets aux feuillages oranges et des glaciers impressionnants. Le seul inconvenient de ce spectacle majesteux, c est le sentiment d etre parques entre touristes. On a bien essaye d echapper au groupe en prenant un chemin detourne dans la foret, mais un garde nous a vite rattrappes delimitant parcimonieusement notre "aire de mobilite".

Le perito Moreno, le Dulce des glaciars

Partis a la decouverte des glaciers du Lago Argentino, nous cherchons une excursion pour nous y emmener. Mais, on a beau faire le tour des agences : meme prix, meme compagnie et tout est cher, voire tres cher ! Cependant le jeu en vaut la chandelle. Nous decouvrons le majestueux Perito Moreno qui apres une longue course entre les montagnes plonge dans l eau avec fracas. On a l impression qu il est vivant tant il grince, craque, gronde et resonne. Vraiment superbe !

La Patagonie ou l immense desert lunaire

Passer de Buenos Aires a la Patagonie cree un choc, par son climat bien sur (la temperature chute aidee par des vents souvent decapents) mais aussi et surtout par ses paysages immenses et deserts qui contrastent avec les rues bruyantes et grouillantes de la capitale. Ici, aucune habitation sur des milliers de km, a tel point que, vu de l avion, nous avions l impression d atterrir sur la lune. Mais n allez pas croire qu on est seul en Patagonie. Les touristes affluent.

El Calafate, bourgade d ou l on part explorer ses territoires immenses, a connu un veritable boom immobilier. Mais, en dehors de l avenue libertador, vitrine de la ville, les allentours restent parsemes de cabanons modestes ou se faufilent des chiens errants qu Aymeric affectionne particulierement ! Cette ville a donc un certain cote far west, rappelant l existence d un front pionnier ou quelques courageux venaient tenter leur chance.

A l epoque, le gouvernement avait mene une politique active de colonisation des territoires, offrant les terres a ceux qui acceptaient de s y installer pour plusieurs annees. Ces immenses espaces clotures pour la plupart forment ainsi les haciendas des grands proprietaires terriens.

Porteno pour toujours

Nous passons la fin de la semaine chez notre rencontre francaise, Claire, qui nous heberge dans son superbe loft, tres design au coeur de Palermo Viejo, quartier bobo par excellence. Au programme : initiation au mate, boisson a la saveur particuliere qui se partage entre amis, visite des rues tres colorees de Caminito, emblematique de la Boca, avec notre contact argentin Fede, traveler passionne, qui nous a fait decouvrir les fameuses parillas, sorte de barbecue pantagruelique !
Quant a la soiree, elle commenca dans un resto chic de Palermo, voir tres chic, musique mixee mais note salee !! (non prevue dans notre budget routard), puis se termina dans un squat d ecolos nostalgiques d une revolution qui n arrive jamais...


On conserve de cette ville une image certes europeenne mais avec une douceur de vivre si particuliere que seuls les pays du sud savent degager. A Buenos Aires, on y reviend forcement un jour!

Un Ange passe ...

Ensuite, c est le quartier de la Ricoleta que nous passons au peigne fin. D abord, nous avons serpente dans les allees silencieuses de son celebre cimetiere, veritable ville dans la ville. Tombes grandioses ornees de statues, les grandes familles s offrent une derniere sepulture digne des monuments antiques. Le clou du spectacle : la tombe d Evita Peron devant laquelle se reccueillent les argentins en memoire de la madone des sans chemises. En fin de journee, nous avons visite le Musee Bellas Artes et le Melba accompagnes de notre amigo argentin, Cristian, artiste de son etat venu directement de Cordoba pour s impreigner des nouvelles tendances portenos. Il nous invite apres au vernissage d une exposition tres « avant gardiste » entre bandage et gros plan douteux. On reste perplexe, quoiqu´Aymeric semble beaucoup apprecier ! Suite a cette apres-midi tres branchee art, nous finissons la journee toujours dans la veine culturelle avec une soiree Tango.


Cedric, un passionne de cette danse, nous entraine dans une milonga, sorte de bal populaire tres apprecie des jeunes comme des plus vieux. On ne se lasse pas de regarder cette danse tres sensuelle, a defaut de ne savoir la danser ! Sur un air nostalgique, les pieds s entrelacent, les jambes se frolent, les corps s entremelent et les tetes chavirent.