dimanche

Dernier tango à Buenos Aires


Entre Puerto Iguazu et Buenos Aires, nous avons eu droit à notre voyage en bus le plus confortable de tout le séjour : hôtesse de charme, plat chaud servi à la place, vino tinto, et whisky pour le digestif. 15 heures de trajetquand même !!!

A peine arriver dans notre hôtel El Aleph (du nom d’un recueil de nouvelles du grand Jose Luis Borges), nous repartons directement retrouvé Fédé, notre super pote argentin (! Que flash ! ! Huevon !) qui fêtait son anniversaire ce week-end là. Nous avons passé grâce à lui des moments merveilleux au cœur de la vie argentine. Sa copine était un amour de femme. Sans parler de la mère qui est resté avec nous jusqu’à quatre du matin !!! Un bonheur de mère.

Au programme : apéro avec son groupe de reggae folklorique, soirée dans un lieu culte avec un concert de ragga, parilla autour de la table familiale le dimanche après-midi, sieste le long du Rio de la Plata, et puis le dimanche soir rebelote, apéro géant avec tous ses potes pour une ultime soirée d’anniversaire avec concert et chant. De la bombe baby !!!

Par la suite, ayant sympathisé avec un couple d’amis de Fédé, nous avons été invités à La Plata durant deux jours, à soixante kilomètres de la capitale fédérale. Nous avons eu le temps de visiter la ville, le superbe musée d’histoire naturelle, de visionner le film Délicatessen avec nos hôtes et de recevoir un cours particulier d’empanadas, sorte de chaussons fourrées spécialités du Nord-Ouest argentin. Le couple espère pouvoir voyager en Europe l’année prochaine. On sera ravi de les recevoir pour leur faire partager la douceur de vivre « à la française ».


Nous avons eu également le temps d’aller à Tigre, sur le delta du Rio Parana, et de visiter des lieux de Buenos Aires où nous n’étions pas encore allés.
Ce dernier pas de tango nous toucha au cœur. Buenos Aires reste, pour nous, la ville phare de l’Amérique Latine, un corps sud-américain, un esprit européen et une âme créole.

Les chutes ataraxiques d’Iguazu

Laissant filer Greg et Flo vers le nord en direction de Bahia, il nous fallait rejoindre Buenos Aires, près de trois milles kilomètres plus loin. Sur la route, un site s’annonçait comme incontournable : les chutes d’Iguazu à la croisée du Paraguay, de l’Argentine et du Brésil.

Puerto Iguazu fut notre lieu d’installation. Ville argentine où prospèrent tous les charmes de ce pays puissant, l’arrivée en ville marqua notre grand retour au pays de Carlos Gardel, près de cinq mois après l’avoir quitté. Côté réjouissance, le bife de chorizo régala nos estomacs comme jamais. Nous avons aperçu les chutes d’Iguazu, uniquement du coté argentin. On aurait aussi du aller voir du côté brésilien. La prochaine fois peut-être.

Pour se faire une idée de ce que représente ce site naturel, la meilleure façon est sans doute de se plonger dans le film The Mission avec Robert de Niro et Jeremy Irons qui narre l’histoire de jésuites partis au XVIIIème siècle évangéliser les indiens Guarani. Plusieurs scènes, accompagnées d’une musique superbe, se déroulent dans ce cadre idyllique.

A côtoyer ce lieu, on comprend beaucoup mieux pourquoi les premiers conquistadors espagnols revinrent dans leur mère patrie avec des récits grandioses relatant la luxuriance de la nature, la facilité de la vie et la docilité des toutes les espèces rencontrées. Plus que tout autre, Iguazu est le symbole de ce mythe. On se croirait arriver au Jardin d’Eden où la nature est pure et où l’homme peut vivre pleinement son caractère divin, libéré de toutes les contingences terrestres. Si le paradis existe, il doit comporter les chutes d’Iguazu. Et si les chutes d’Iguazu existent, le paradis ne pourrait pas ne pas exister, puisque ces dernières forment un paradis.

Entourés de nombreux touristes, essentiellement argentins, nous avons déambulés des heures et des heures dans ce jardin d’Allah à écouter le grondement de l’eau, à observer une multitude de points de vue et à jouir dans cette chaleur tropicale à la fraîcheur des chutes. Un grand moment !!!









Rio de Janeiro ... sous la pluie

Après notre folle équipée dans le Pantanal, 1.500 kilomètres nous séparaient encore de Rio de Janeiro, de Flo, Greg, Alcyone et ses cops.

Une fois le trajet avalé, nous découvrons le très impressionnant site de la cité carioca, où les montagnes plongent directement dans la mer entre deux plages ou favelas.
Notre programme dans l’ancienne capitale du Brésil nous a permis de découvrir les principaux lieux d’importance (Corcovado, Pain de sucre, quartier de Lappa, une merveille …), des points de vue hors du commun et une population d’une frénésie rare.

Hormis un climat généralisé de sentiment d’insécurité (très choquant pour nous européens habitués à flâner au gré de nos humeurs dans le dédalle des vielles rues) qui plonge l’espace urbain dans une peur de grande ampleur (maisons grillagées, vigiles vigies, laissé-pour-compte monopolisant les rues la nuit), nous avons apprécié vivre au rythme de cette ville malgré une pluie qui ne cessait pas (la pluie, à cette saison, n’est pas normale, mais changement climatique oblige, tout se dérègle).

Alors que nous avions rêvé de plages désertes, de nature luxuriante et de chaleurs insensées depuis notre passage sur l’altiplano, il nous a bien fallu admettre que nous n’aurions jamais la chance de vivre cela … cette année tout du moins. Fini la vision onirique d’Ilha Grande, seulement quelques heures à « farnienter » sur les plages mythiques de Copacabana et d’Ipanema.


Devant cette impuissance à changer le climat, nous décidions de nous refaire au cours des folles nuits de Rio de Janeiro. Apprentissage de la caïpirinha à base de l’unique cachaça (Flo et Sab vous en raconteront tous les détails), participation à toutes les soirées du secteur (Alcyone s’est révélée une cible de choix pour les grands blacks de toutes les boîtes de nuit du coin, mais malgré toutes leurs avances, elle refusa toutes leurs promesses), test de tous les cocktails, et folie improvisée avec toutes personnes croisées en cette veille de journée des élections municipales.







Même si Rio de Janeiro fut en partie un rendez-vous manqué, cette ville conservera, pour nous, le goût du bonheur.




Pantanal, nous voilà !!!

Une fois la frontière bolivienne franchit, nos aventures continuèrent.

Aymeric rêvait d'un séjour au cœur de la vie végétale et animale de cette région unique au monde avec ses immenses zones marécageuses. Notre choix s'arrêta sur une agence spécialisée qui organisait des tours dans le Pantanal pour trois jours. Finalement, à cause d'une sombre histoire de transport soit-disant difficile à organiser entre Corumba et la fazenda (une propriété agricole en brésilien), nous allons resté pas moins de 7 jours !!! à vivre au rythme indolent des gauchos brésiliens. Au programme : coucher de soleil rougeoyant, bestiaire improbable, et activités de ferme.
Sabine se fit rapidement remarquer pour sa capacité à s'adapter à cette vie rurale très tranquille. Filipe, le fourmilier de six mois recueilli par la famille à sa naissance, lui constitua un remarquable compagnon d'affection.

Au petit matin, vers cinq heures, la traite des buffles n'eut plus de secret pour elle. Elle apprit rapidement à intégrer ce geste que les connaisseurs apprécient tant.
Et elle se révéla une cowgirl redoutable, assurant un trot constant à chaque minute de nos six heures de randonnées équestres quotidiennes. Si l'on ajoute son addiction aux trois litres de maté proposés à chaque sortie par Divino (surnommé par nos soins, Diablo) et Lorenzo (alias Le Bon, la Brute et le Truand) , son regard d'aigle pour dénicher les animaux sauvages, et son goût pour la nourriture locale, Sabine aurait pu facilement s'acclimater à ce monde d'un autre temps.

Aymeric, lui, ne maîtrisait pas les codes de cet univers hostile. Malgré son amour pour les toucans, les perroquets et les caïmans (de loin quand même), sa volonté de vivre au plus près des us et coutumes locales (pêche aux piranhas en eaux troubles), et son côté cowboy refoulé, il eut beaucoup de mal à se faire accepter, notamment par les ... chevaux, le sien ayant une fâcheuse tendance à s'endormir au volant.
Refusant de brutaliser l'animal en le cravachant à rythme régulier, il apprit à ses dépends qu'un cheval brésilien pouvait trébucher à cause d'un besoin passager de sommeil. Une chute mémorable s'en suivit à quelques mètres seulement de la fazenda, le dernier jour de promenade. Plus de peur que de mal. Hélas, son dos s'en souvient encore.